Interview mit Hans-Peter Bartels in "Le Figaro" am 21. Oktober 2014

„Il faut améliorer la structure de la défense européenne. L’Europe avait entrepris de le faire avec la politique de sécurité et de défense commune. Mais ensuite iln’yaeu que des petits pas.“

HANS-PETER BARTELS est président SPD de la commission de la défense au Bundestag.

LE FIGARO.- L’armée allemande est-elle en mesure d’assumer cette « nouvelle responsabilité » dans le monde, dont a notamment parlé la ministre de la Défense Ursula von der Leyen ?

Dr Hans-Peter BARTELS.- Dans tous les cas, l’armée alle- mande passe par des alliances dans toutes ses missions, en Afghanistan ou en Afrique. Mais il y a un déficit en termes de défense territoriale : il concerne la capacité d’inter- vention matérielle des forces armées. En parlant d’une « nouvelle responsabilité », la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, comme d’autres, ont voulu expliquer que nous ne menions pas ces actions parce que l’Otan, l’ONU ou l’Union européenne le voulaient, mais parce que nous voulions prendre des res- ponsabilités dans ces coali- tions. Ne nous cachons pas derrière des alliances.

Le budget du ministère de la Défense doit-il augmenter pour faire face aux besoins, pour atteindre 2 % du PIB comme le préconise l’Otan ?

L’objectif de passer de 33 mil- liards à 50 milliards d’euros est complètement illusoire en Alle- magne. Par ailleurs, nous don- nons assez d’argent en Europe pour la défense. Les 28 États membres dépensent ensemble 190 milliards d’euros. Ils ont ensemble 1,5 million de soldats. C’est absolument assez. Mais cela manque d’efficacité. Il faut améliorer la structure de la dé- fense européenne. L’Europe avait entrepris de le faire avec la politique de sécurité et de dé- fense commune. Mais ensuite il n’y a eu que des petits pas. Nous n’avons pas besoin d’argent, mais d’efficacité.

Existe-t-il un problème d’organisation au sein de la Bundeswehr ?
Tout d’abord, les projets in- ternationaux sont toujours difficiles à mener. Deuxième- ment, l’industrie de défense est trop morcelée en Allema- gne et en Europe alors qu’il n’y

a pas assez de contrats pour toutes les entreprises. Troisiè- mement, les commandes d’ar- mement en Allemagne ne se sont pas améliorées ces derniè- res années. C’est un problème de culture de direction au sein de l’administration. En ce qui concerne le cas de l’A400M, où nous accusons cinq années de retard dans la livraison et des coûts supplémentaires, parce que les vieux Transall doivent continuer à voler, le gouverne- ment allemand doit examiner son droit de recours.

Ursula von der Leyen joue-t-elle son avenir politique dans cette affaire ?

Etre ministre de la Défense est l’épreuve ultime pour les res- ponsables politiques alle- mands. Elle a en ce moment la plus grande partie des problè- mes sur la table. Elle doit les traiter en même temps. Mais elle est une responsable intelli- gente et expérimentée. Elle a le soutien de la grande coalition. Tout pousse à ce qu’elle réus- sisse sa mission. Tout le monde y a intérêt. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR N. B.

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